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Le Ciné de Fred

As I Lay Dying

As I Lay Dying : Affiche

 

Après le décès d’Addie Bundren, son mari et ses cinq enfants entament un long périple à travers le Mississippi pour accompagner la dépouille jusqu’à sa dernière demeure. Anse, le père, et leurs enfants Cash, Darl, Jewel, Dewey Dell et le plus jeune, Vardaman, quittent leur ferme sur une charrette où ils ont placé le cercueil...

 

Je n'avais jamais vu jusqu’ici de film réalisé par James Franco. On connait son talent d'acteur multi-facettes mais moins son travail de metteur en scène. Pour son nouvel opus, il adapte un roman de Faulkner jugé inadaptable. Ne l'ayant pas lu, difficile de juger (il paraît que le livre est très ardu). Split-screen et voix-off, voilà pour résumer ce qui caractérise surtout As I lay dying. Le film est très bavard, entre les dialogues et les voix-off (chacun des personnages s'expriment, même la mère morte). Il faut s'y faire mais ce n'est pas le plus gênant. J'ai eu plus de mal avec les pensées philosophiques qu'ils délivrent, pas vraiment en adéquation avec leur condition paysanne dans l'Amérique profonde des années vingt. Mais passons. Une fois que l'on s'est habitué à cela et à l'image divisée en deux (mais pour quel intérêt ?) une bonne partie du film, l'ensemble fait son effet. On se retrouve devant un road-movie familial étrange et morbide. On pense beaucoup au très beau Two gates of sleep sur un thème assez similaire, mais beaucoup moins contemplatif. Le travail de Franco est tout de même de très belle facture. Une mise en scène solide mais qui aurait méritée d'être un peu plus épurée avec un scénario aux dialogues moins présents (même s'il a du vouloir coller à l'esprit du livre). Sa direction d'acteurs est par contre impeccable. Il n'a qu'un second rôle où il est parfait comme toujours. Il donne par ailleurs de très belles partitions à Tim Blake Nelson, étonnant en père édenté, et au très sexy Logan Marshall-Green (Prometheus), en frère taiseux et sauvage. Au final, on est pris par une ambiance très particulière et une certaine poésie. Le tout est traité sur un rythme lent mais jamais sans ennui. As I lay dying reste malgré tout un film difficile d'accès, encore un de ceux qui se méritent, mais qui ne laisse pas indifférent. Une belle réflexion sur la mort et le deuil. De James Franco, on attend maintenant avec curiosité son Interior.Leather bar. inspiré des scènes coupées du Cruising de William Friedkin. Assurément quelque chose de très différent...

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