2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…
Snowpiercer (Le transperceneige) était avec Gravity l'un des films que j'attendais le plus en cette fin d'année. Je ne suis pas aussi ébloui que par le film de Cuaron (et donc très légèrement déçu) mais je dois dire que ce nouvel opus de Bong Joon Ho est une belle réussite. Du réalisateur sud-coréen, j'avais bien apprécié, dans des genres très différents, the Host et Mother. Il change encore une fois totalement de registre pour nous offrir un film post-apocalyptique version nouvelle ère glacière (rien à voir avec celle d'Emmerich Le jour d'après). Mille survivants, divisés entre riches et pauvres, tournent inlassablement autour de la Terre dans un espace clôt et restreint, un train donc (presque aussi étouffant que des astronautes perdus dans l'espace). Techniquement, c'est superbe. La direction artistique est grandiose, décors, costumes, maquillages sont parfaits. Tout comme le son, la photo ou le montage. Mais le scénario (tiré d'une BD française) est parfois bancal, un peu manichéen, un peu ennuyeux au début, un peu répétitif par la suite. Cela monte tout de même bien en puissance jusqu'au dénouement...et une dernière scène un peu trop cucul à mon goût. Ça jase sur le final de Gravity mais celui-ci n'est pas mieux dans le genre renaissance, alors qu'il s'agit cette fois de l’humanité tout entière. Les personnages tombent comme des mouches au fur et à mesure de l'avancée dans le train. C'est parfois dommage car certains auraient mérité d'être développés. Dont celui de Tilda Swinton. Elle est une nouvelle fois incroyable. L'ensemble du casting est d'ailleurs très bien. De Chris Evans et Jamie Bell aux vétérans Ed Harris et John Hurt en passant par le coréen Song Kang-Ho (The Host, Thirst). Reste la mise en scène, solide et qui arrive, heureusement, à bien nous tenir en haleine. Des scènes de combats et de courses (dont la plus folle, celle du train) assez époustouflantes. Si Snowpiercer est une vraie réussite formelle, il peine peut être à convaincre dans son message politique, sa critique de la société et son cri d'alarme écolo. Malgré tout, on est là devant un très bon blockbuster, un film d'action nettement au-dessus de la moyenne (mais en dessous de Gravity pour les émotions et la technique) et donc un très bon divertissement.
Si c'est très bien, c'est très beau. La violence est "coréenne" à souhait : sèche, craquante, giclante ! Mais je suis moins enthousiaste que toi sur le casting : Chris Evans me semble vraiment fade. Dommage que Jamie Bell et Tilda Swinton meurent trop vite. Et la fin un peu cucul, c'est ça.