Les Rencontres d'après minuit

Sur le papier, voilà un film qui avait l'air très intriguant. De par son thème et de par son casting. Au final, l'ensemble tient à peu près ses promesses. Un côté fantastique, poétique et carrément métaphysique rend le tout fascinant. Même si cela vire légèrement parfois au glauque voir au sordide. Premier long métrage de Yann Gonzales, Les rencontres d'après minuit ne peut laisser indifférent. Quelque soit les sentiments ressentis. Ça passe ou ça passe. Pour être franc, j'en suis sorti fort décontenancé et très perplexe. Avec une impression d'avoir vu à la fois un navet bobo intello et une vraie réflexion sur le sexe et l'amour, tout autant que sur la mort ou la famille. Vaste panel donc. On se situe peut être à mi-chemin entre les deux. C'est parfois totalement imbuvable ou ridicule et parfois très émouvant, traversé de vrais fulgurances et d'élans poétiques. La mise en scène n'est pas aussi prétentieuse qu'elle le laisse entrevoir, comme le scénario, elle est bancale. Un huis-clos (unité de temps et d'espace) qui rapproche l'ensemble du théâtre filmé. Et pour les petits vicelards qui s'attendaient à voir quelques scènes bien graveleuses, c'est raté. A part le magnifique (faux) zizi de Cantona, tout cela est finalement bien chaste. L’ancienne star du foot est d'ailleurs très bien, tout comme le reste du casting. Nicolas Maury (Let my people go!) est excellent en gouvernante (mais c'est Alain-Fabien Delon, fils de, même s'il est convaincant, qui est présélectionné au César de la révélation 2014). Avec aussi Niels Schneider (Les amours imaginaires), Fabienne Babe, Kate Moran, Julie Brémond et Béatrice Dalle en commissaire de police très spéciale. Un film plus surréaliste que dérangeant donc. A ne pas mettre devant tous les yeux quand même, aussi maladroit que pas facile d'accès. Un de ces films qui se méritent...