Dans une Afrique du Sud encore hantée par l'apartheid, deux policiers, un noir, un blanc, pourchassent le meurtrier sauvage d'une jeune adolescente. Des Townships de Capetown aux luxueuses villas du bord de mer, cette enquête va bouleverser la vie des deux hommes et les contraindre à affronter leurs démons intérieurs.
Présenté en clôture du dernier festival de Cannes, Zulu est le nouveau film du réalisateur français Jérôme Salle. Après un bon début de carrière avec Anthony Zimmer, on a cru définitivement l'avoir perdu avec Largo Winch (I et II). Peu enclin à aller voir son nouveau long métrage donc, mais une bande-annonce intéressante, une bonne rumeur et Forest Whitaker ont eu raison de mes réticences. Et je ne le regrette pas. Voilà le genre de petite surprise bien agréable, surtout quand on s'y attend le moins. D'entrée l'ambiance est lourde, et ne fera que devenir de plus en plus oppressante, sans que jamais la tension ne retombe, jusqu'au dénouement. Le tournage dans de vrais townships, avec des acteurs non-professionnels (comme celui qui incarne The Cat et qui retournait en prison le soir après le tournage) rend l'ensemble vraiment très crédible. La mise en scène est tendue et puissante, totalement maîtrisée, le scénario (tiré d'un best-seller) très bien écrit, les personnages parfaitement dessinés. Pas de superflu, pas de temps morts. C'est intense, noir, troublant, inquiétant. Et très violent. Certaines scènes sont limites insoutenables (celle de la plage est terrible). L'interprétation est impeccable. Si on est pas surpris de voir Forest Whitaker une nouvelle fois parfait (et plus convaincant que dans Le majordome), on se réjouit de trouver un Orlando Bloom à la hauteur. Sans doute le meilleur rôle de sa carrière. Le duo fonctionne parfaitement. Les images sont superbes, l'Afrique du sud filmée comme rarement, et la musique de l'inévitable Alexandre Desplat, une nouvelle fois en parfaite adéquation. Bref, au final j'ai trouvé peu de défauts à ce film.
Sombre et violent, Zulu est un excellent polar, un thriller au suspens terriblement efficace. Et qui, hasard de la vie, avec la mort de Mandela, a une résonnante particulière dans l'actualité, même si l'apartheid n'en est pas le thème principal. Contre toute attente, une très belle surprise donc de la part de Jérôme Salle. Comme quoi, après deux navets, il est toujours possible de se relever...
Un bon polar et une une bonne adaptation ! La description de la fameuse scène de la plage est encore plus traumatisante dans le roman... je crois qu'on serait passé à côté si on ne l'avait pas lu vu les autres films du réalisateur qui ne nous ont jamais donné envie.