1985, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.
En ce début d'année finalement pas si excitant que cela cinématographiquement parlant, voici donc ma première note maximum. J'entends déjà les commentaires (qui ont d'ailleurs commencé avant même la publication de cet article !). Alors oui, la mise en scène de Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y., Café de Flore) n'est sans doute pas la meilleure de l'année. Mais il nous délivre une bonne gifle avec autant de force que de pudeur, de tact et de sensibilité. Alors oui, les interprétations des acteurs sont des performances à Oscar. Mais il faut dire que Matthew McConaughey (qui a perdu 25 kilos et Leto 22) est juste prodigieux, que du bon depuis La défense Lincoln (suivi par Killer Joe, Mud etc...et une scène culte dans Le loup de Wall Street), début de sa deuxième carrière. Sans doute le meilleur ici et sans doute une statuette en poche (l'académie aime les biopics et les malades). Jared Leto est lui aussi formidable, ça, on le savait déjà depuis Requiem for a dream. Le couple qu'ils forment est touchant et fonctionne parfaitement. Même la fadasse Jennifer Garner s'en sort bien. Alors oui, le scénario n'est peut être pas parfait. Mais le plus important est que cette histoire déchirante (et vraie), aussi révoltante que poignante, nous apporte la plus belle émotion ressentie depuis longtemps. Elle m'a profondément touché, et je le dis sans honte, je crois que j'ai pleuré (de rire aussi) les trois quarts du temps. Et pourtant, il n'y a aucun pathos dans ce récit là, bien au contraire. Les instances administratives et les groupes pharmaceutiques en prennent plein leurs grades, malheureusement les choses ont-elles vraiment changé en trente ans ? On y voit aussi et surtout le magnifique portrait et la rédemption d'un homme prêt à tout pour profiter un peu plus de la vie et qui va profondément changer en se battant pour lui, pour les autres et contre la société. Un film dur et âpre, fort et intense, dont je suis ressorti bouleversé et qui me hante encore depuis...