En république démocratique et populaire de Bubunne, les femmes ont le pouvoir, commandent et font la guerre, et les hommes portent le voile et s’occupent de leur foyer. Parmi eux, Jacky, un garçon de vingt ans, a le même fantasme inaccessible que tous les célibataires de son pays : épouser la Colonelle, fille de la dictatrice, et avoir plein de petites filles avec elle. Mais quand la Générale décide enfin d’organiser un grand bal pour trouver un mari à sa fille, les choses empirent pour Jacky : maltraité par sa belle-famille, il voit son rêve peu à peu lui échapper...
Après le succès public et critique de son hilarant premier film Les beaux gosses (César du premier film en 2010), on attendait Riad Sattouf au tournant. Il continue dans la comédie, cette fois bien plus décalée et plus satirique, avec ce Jacky au royaume des filles. Cette version inversée de Cendrillon, dans une dictature où les femmes dominent et les hommes portent le voile, a du faire faire grincer quelques dents. S'il n'est pas aussi drôle que son premier, ce deuxième long métrage vaut tout de même son pesant de cocasseries, de troisième degré et de dialogues savoureux (avec invention de nouveaux mots). Une mise en scène plutôt dynamique même si on relève quelques baisses de régime ici ou là. L'interprétation d'ensemble est de qualité. Que ce soit les hommes, Vincent Lacoste et Anthony Sonigo (déjà héros des Beaux gosses), Didier Bourdon, Michel Hazanavicius, tous voilés donc, ou les femmes, Charlotte Gainsbourg, Valérie Bonneton, Noémie Lvovsky ou la revenante Anémone (impayable en dictatrice) ainsi que deux petites participations de Valeria Golino et Emmanuelle Devos. Quant aux décors et aux costumes, ils sont très réussis.
Jacky au royaume des filles est donc une comédie parodique loufoque et drôle, frisant parfois le n'importe quoi, mais qui s'avère être au final aussi malicieuse que grinçante. On y prend un certain plaisir. Deuxième essai concluant donc pour Riad Sattouf. A suivre...