1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce. Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose. Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père...
Pour être honnête, je suis sorti assez perplexe de la projection. J'étais resté focalisé sur l'histoire, avec laquelle, c'est vrai, on reste un peu sur notre faim. La psychologie des personnages, la séduction et l’histoire d'amour sont très vite envoyées, voir bâclées, au profit d'une action de tous les instants. Plus qu'un remake du film de Jean Cocteau, il s'agit là, parait-il, d'une nouvelle adaptation plus fidèle du conte d'origine. Mais à tête reposée, malgré ses défauts, le film restera un magnifique divertissement familial où l'on ne s'ennuie pas une minute et qui mérite le détour. Comme à son habitude, la mise en scène de Christophe Gans (Le pacte des loups, Silent Hill) est solide, rythmée et sans temps morts. Techniquement, c'est absolument superbe. Les décors et les costumes sont formidables. Les effets spéciaux numériques sont de toute beauté. La bête elle-même est entièrement numérisée, pas de maquillage pour Vincent Cassel. Le tout donne un univers fantastique et fantasmagorique splendide que le réalisateur a voulu proche de celui des films de Miyazaki (le château de la bête est très ressemblant à ceux des films du maître japonais). Les acteurs ne sont pas mauvais (quoique le choix de Léa Seydoux n'est peut être pas le meilleur) mais sont tout de même éclipsés par la prouesse technique. C'est dommage car avec un peu plus de profondeur et une plus grande émotion, on aurait eu là un grand film et pourquoi pas un chef d'oeuvre. Reste seulement un très bon divertissement devant lequel on prend un certain plaisir, malheureusement presque uniquement visuel. Mission à moitié réussie pour Christophe Gans donc...