Daniel aborde Marek dans une gare parisienne où ce dernier traine avec sa bande. Il lui propose de le retrouver chez lui le jour suivant. Mais lorsque Daniel ouvre la porte de son appartement le lendemain, il est loin d’imaginer le piège dans lequel il s’apprête à tomber et qui va bouleverser sa vie.
Surtout scénariste et monteur (chez Laurent Cantet notamment), Robin Campillo n'était passé derrière la caméra qu'une seule fois, il y a dix ans, pour Les revenants (qui a inspiré la série à succès de Canal +). Je ne savais absolument rien de ce second long métrage, à part sans doute une thématique gay, comme l'indique l'affiche, mais le sujet, ici, n'est pas l'homosexualité. Le thème principal du film (pour moi) est le désir. Plus fort que tout. Et les conséquences imprévues et désastreuses qu'il peut engendrer. Le film est divisé en quatre chapitres. Une première partie de présentation, plutôt lumineuse et solaire, assez courte. La deuxième est par contre totalement stressante et tétanisante. Ceux deux là sont pratiquement sans dialogues, aussi fortes qu'elles mettent mal à l'aise. La troisième partie, la plus longue, est magnifique. Plus bavarde mais plus sensuelle, quelques très belles scènes entre les deux personnages. La dernière partie, enfin, brise un peu cette ambiance particulière pour donner au film un dénouement sous forme de thriller. Certes très haletante, cette fin n'en est pas moins un peu invraisemblable. Cela ne gâche rien, malgré tout, à l'ensemble qui bénéficie d'une très belle mise en scène et d'un scénario écrit avec tact et sensibilité. On s'attache assez vite aux personnages, on ne comprend pas forcément toujours leurs réactions mais cela leur confère une part d'ombre et un mystère donnant un charme particulier au film. Charme accentué par un casting parfait. Olivier Rabourdin, un des excellents seconds rôles du cinéma français, trouve là un premier rôle magnifique. Une prestation convaincante, tout en nuances et douceur mais pour un personnage singulier, aussi déroutant que déterminé. En tête d'affiche à ses côtés, Kirill Emalyov s'en sort très bien, tout comme Daniel Vorobyev en inquiétant chef de bande (premiers rôles au cinéma) ou Edea Darcque très bien en gérante d’hôtel compréhensive. De belles révélations. Techniquement, c'est aussi très bien. On se régale de la très belle photo de Jeanne Lapoirie (Michael Kohlhaas...), du montage (du metteur en scène lui-même) ou de la musique.
Au final, on passe un moment intense et fort. Malgré les 2h08 de projection, quelques longueurs sans conséquence et un brin d'invraisemblance, on ne voit pas passer le temps. Eastern boys est une belle surprise inattendue. L'un des plus beaux films français de cette année toujours assez palote... Sortie le 2 avril
J'ai beaucoup aimé sauf la fin peu crédible.Pris au piège, il est touchant et digne. Et il renverse la situation avec brio et humanité.quelle chance nous avons d'être nés en France !