Né à Jaffa en 1944, Pierre Dulaine quitte son pays avec sa famille en 1948 pour s’installer à l'étranger. Après une carrière internationale accomplie de danse en couple, Pierre retourne à Jaffa pour réaliser son rêve : faire danser ensemble des enfants juifs et palestiniens pour rapprocher les communautés. C'est là, selon lui, que réside toute la beauté de la danse de salon : forcer deux personnes à se déplacer en faisant qu'un.
On a déjà vu beaucoup de films traitant du conflit israélo-palestinien. Mais jamais sous cet angle. Faire danser ensemble de jeunes enfants juifs et palestiniens n'était pas gagné. On devine les réticences des deux côtés. C'était le rêve de Pierre Dulaine, né à Jaffa, plusieurs fois champion du monde de danses de salon. A force de persuasion et de persévérance, il le réalisera. Sans juger ni prendre parti, Hilla Medalia, la réalisatrice, nous fait découvrir ces quelques mois, qui pour quelques uns, vont faire tomber préjugés, méfiance et rancoeurs. Elle nous offre un documentaire très bien fait, prenant et, bien sûr, chargé d'une très belle émotion. Au final, tout cela ne changera sans doute rien au cours de l'histoire, les enfants grandiront en retournant chacun vers les leurs et ce qu'on leur inculque à la maison. Mais on entrevoit aussi une belle (petite) lueur d'espoir qui nous fait chaud au cœur. Le programme continue dans les écoles, on peut donc penser que tout cela n'a pas été fait en vain. Dancing in Jaffa est donc un très beau documentaire chargé de symboles et d'émotion, tout aussi efficace, et peut être même plus, qu'une fiction. Un film touchant sur la tolérance et sur l'ouverture aux autres. Un film pour la paix. A voir.