Virgil Oldman est un commissaire priseur de renom. Véritable institution dans le milieu de l'art et misogyne assumé, il n'a de relation intime qu'avec la collection de tableaux qu'il a su constituer secrètement au cours des années. Personne ne le connaît vraiment, même pas son vieil ami marchand d'art Billy. Lorsqu'une cliente lui demande une expertise mais n'accepte de lui parler qu'au téléphone, Virgil est piqué de curiosité et ne peut se résoudre à laisser tomber l'affaire. Quand il la voit pour la première fois il tombe violemment sous son charme.
Depuis le méga succès public et critique de Cinema Paradiso en 1989, Guiseppe Tornatore n'a jamais réédité l'exploit. Son dernier film Baaria (2010) était même d'une lourdeur sans nom. Son nouvel opus The best offer sort dans l'anonymat général, c'est pourtant un très beau film. On est là devant un thriller romantique et artistique particulièrement efficace. La mise en scène est cette fois bien plus inspirée, précise, intense, maitrisée. Le scénario est sur deux niveaux. D'abord une magnifique histoire d'amour doublée d'une belle réflexion sur l'art, tout autant que sur la solitude, pour finir, après un twist que je n'ai vraiment pas vu venir, en thriller habile et surprenant. L'ambiance est aussi intrigante qu'oppressante tout autant que romanesque, parfois à la limite du fantastique. La direction d'acteurs est au diapason. Geoffrey Rush est parfait en commissaire priseur tour à tour glacial, fiévreux, amoureux. Il est bien entouré par Jim Sturgess, Donald Sutherland et la belle Sylvia Hoeks. Techniquement, c'est également très réussi. Les images sont magnifiques et l'utilisation des décors et des objets fait de la maison un personnage étrange et inquiétant à part entière, le tout sur une belle musique d'Ennio Morricone. The best offer est donc une très belle surprise. Mise en scène élégante, scénario à suspens et bons acteurs nous font passer un très bon moment plein de raffinement, de sensibilité, de beauté, de poésie et de suspens. Et une des plus belles manipulations vues depuis un moment au cinéma. Un très beau film.
Rerebonsoir, la fin de l'histoire m'a émue et en même temps, j'ai été très triste pour le personnage Virgil qui ne méritait vraiment pas ça. Je soupçonne Tornatore d'avoir un grief contre certaines jeunes personnes. Bonne soirée.