Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie active simple et agréable, travaillant dans le domaine de la santé, sortant souvent entre amis et collègues de boulot. Joyeuse, rêveuse, amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer en quelques minutes. Une histoire banale, mais qui laisse des traces.
Voilà un thème peu exploité au cinéma pour un sujet encore trop tabou dans la société : le viol et ses conséquences. Audrey Estrougo (Regarde-moi) nous livre un film fort. Fort parce qu'on y croit. Fort car simple, précis, juste, effrayant. D'emblée, on s'attache à son héroïne (Marie Denarnaud, formidable), on l'aime, on vit, on souffre avec elle, on la comprend. Beaucoup plus de mal, bien sûr, avec les réactions (attendues ?) des mecs. Le petit copain « t'as pourtant pas une tête à te faire violer » ou le flic qui sous-entend fortement qu'elle l'a cherché. Insoutenable. Une mise en scène, impeccable, fine et délicate, qui, sans pathos, sans clichés, sans racolage, nous envoie un bon coup de poing dans l'estomac. Avec une image (au format carré) et des plans magnifiques, au plus près du visage de son personnage. Comme quoi avec minimum de moyens (8000€ récoltés sur le net et 3 semaines de tournage dans son propre appartement ), on peut faire passer un maximum de choses, puissantes, dures, réalistes, essentielles et faire du grand et beau cinéma. Bouleversant. A bon entendeur...