De guerre lasse

En 2007, Sans moi le premier film d'Olivier Panchot avait été une belle surprise et m'avait marqué durablement (mais qui l'a vu à part moi... ? ). Ce n'est qu'après avec vu ce film-ci que j'ai constaté, à mon plus grand plaisir, que c'était le même réalisateur. Je partais de toute façon sans apriori mais confiant dans la belle série de polars français qui s'offre à nous ces derniers temps (96 heures, Le dernier diamant). Ce De guerre lasse est sans hésiter le meilleur du lot. Franchement, je ne vois rien à redire au film. La mise en scène est intense, parfaitement maîtrisée, élégante. Le scénario minutieusement écrit, nous plonge d'entrée dans un drame familial tout autant que dans un polar, véritable western marseillais. Les personnages sont bien cernés, attachants, les enjeux bien définis. On pourrait croire que c'est totalement invraisemblable mais vu ce qu'on entend si souvent aux infos sur Marseille, l’ensemble est finalement très crédible. L'ambiance est étouffante, parfaitement orchestrée, dans une tension tendue comme un arc nous procurant un très beau suspens. Les acteurs sont tous impeccables. Jalil Lespert est très convaincant en tête d'affiche, le couple Tchéky Karyo/Hiam Abbas (je l'adore) fonctionne parfaitement, tout comme Sabrina Ouazani (très bien) et Mhamed Arezki en frères et sœurs. Avec aussi Olivier Rabourdin bien loin de Eastern boys. Techniquement, c'est superbe. Les images aux couleurs métalliques nous font voir Marseille sous un autre jour et en font un personnage à part entière du film. Olivier Panchot réussit donc parfaitement le mélange des genres, entre secret de famille et règlement de compte mafieux. Avec une belle maestria, il nous offre un magnifique polar, aussi prenant qu'émouvant qui nous fait passer un excellent moment. Violent, noir, dur, âpre, De guerre lasse est une excellente surprise et s'inscrit déjà comme l'une des plus belles réussite françaises de l'année...