Ligne d'eau

Deuxième film polonais à thématique gay de l'année après AIME et fais ce que tu veux. Venant d'un pays aussi homophobe et catholique que la Pologne, c'est plutôt une bonne nouvelle. S'il est vrai qu'il est douloureux et parfois désemparant de se découvrir une nouvelle sexualité, il est vrai aussi que cela ne donne toujours que des films tristes et sombres. Avec le passage obligé de la honte et l’humiliation, bien plus que l'exaltation ou l'espoir. Avec au final, le triomphe de la raison et du politiquement correct. Bref...Dans Ligne d'eau, l'histoire d'amour, la rencontre plutôt, est belle. Magnifiquement écrite et mise en image. Tomasz Wasilewski, le réalisateur, dont c'est le deuxième film, sait filmer les corps masculins. Un beau montage, des scènes plutôt courtes, quelques ellipses, peu de dialogues, beaucoup dans les gestes et les silences, une certaine ambiance aussi, lourde, un peu irréelle. L'acteur principal, Mateusz Banasiuk, est aussi prometteur que beau à regarder. Mais la ressemblance avec le film allemand Free Fall est assez troublante, si ce n'est gênante. Même fil directeur, même constat final. Avec une fin plus dramatique ici, terrible, nous laissant un peu pantelant (ce genre de film doit toujours mal se terminer...). Celui-ci est peut être fait avec plus de tact, de sensibilité et dans le contexte, plus de réalisme. Un beau film tout de même, dur et âpre, qui ne peut laisser indifférent.