Claudia a 22 ans et vit seule dans une grande ville du Mexique. Une nuit, elle atterrit aux urgences pour une crise d’appendicite. Elle se lie d’amitié avec Martha, qui occupe le lit voisin. Martha a 46 ans, 4 enfants, et une inépuisable joie de vivre. A sa sortie de l’hôpital, Martha invite Claudia à habiter chez elle. D’abord désorientée par l'organisation chaotique de la maisonnée, Claudia trouve progressivement sa place dans la tribu...
Voilà un drôle de petit film. Vu totalement au hasard sans savoir de quoi il en retournait, Les drôles de poissons-chats évolue dans une ambiance très bizarre. Les thèmes abordés sont à la fois très forts (la solitude, la mort, l'amitié, la famille, le sida...) souvent tristes, plombants et cruels, mais très souvent traités sur un mode léger, il est vrai plutôt salvateur. Pour son premier film, Claudia Sainte-Luce nous crédite d'un scénario bien écrit (tirée de sa propre histoire) et d'une mise en scène en scène simple et agréable, ni trop lourde, ni trop démonstrative, sur les toujours superbes images de la française Agnès Godard. Le tout nous offrant une espèce de gravité légère, sans aucun pathos, dont l'émotion monte crescendo jusqu'à un très joli dénouement. Les acteurs, pour beaucoup débutants, sont tous impeccables. S'ils sont assez agaçants au début mais rendent leurs personnages attachants sans que l'on ne s'en apercoive. Les réactions de l’héroïne, assez incompréhensibles au début, prennent progressivement tout leur sens au fur et à mesure que l'on découvre son histoire et pourquoi elle s'attache à cette famille fantasque.
Voilà donc un très joli premier film venu du Mexique. Plein de vie et d'espoir. Une comédie dramatique douce amère, délicate et sensible, à l'image de son personnage principal : simple, discrète, attachante et émouvante. Une jolie petite surprise.