Shirley, un voyage dans la peinture d'Edward Hopper
3 Octobre 2014
Rédigé par ffred et publié depuis
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Un hommage à la peinture d’Edward Hopper et à la vie quotidienne américaine des années 1930 aux années 1960, avec la mise en scène de treize de ses tableaux prenant vie et restituant le contexte social, politique et culturel de l’époque à travers le regard du personnage féminin, Shirley. Personnage directement inspiré de Joséphine son épouse, un modèle unique et froid. La vision d’une réalité ordinaire, sans concession.
Edward Hopper est l'un de mes peintres préférés (avec Sisley et Van Dongen). J'étais donc très curieux de voir ce film. Sur le papier, l'idée est très intéressante : donner vie à treize tableaux de l'artiste américain. Malheureusement, le documentariste autrichien Gustav Deutsch (ici réalisateur, scénariste, monteur, décorateur et directeur artistique) ne convainc pas vraiment. Techniquement le film est vraiment très beau, on retrouve bien tout ce que l'on aime chez le peintre. Mais le scénario ne suit pas et on finit par très vite s'ennuyer. La lenteur ne me dérange pas, et certes, les tableaux de Hopper ont quelque chose d'immobile, de glacé, mais la mise en scène est ici trop figée. Sur trente ans, on suit le même personnage (une actrice), sur fond de quotidien de l'Amérique. Les petits courts métrages sont très inégaux. Certains très courts, d'autres insignifiants. Une certaine poésie et une belle émotion se dégage de deux ou trois, mais sur l'ensemble c'est vraiment trop peu. La voix off, très présente, finit par être agaçante. Un film muet aurait peut être été plus fort. On peut au moins accorder au metteur en scène et à son film de sortir un peu de l'ordinaire de la production actuelle. Au final, un exercice de style qui nous laisse un peu sur notre faim. La beauté des images ne suffisant pas, à elles seules, à faire un grand film. Déçu donc.