Paris, 1991. Franck Magne, un jeune inspecteur fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Sa première enquête porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son travail l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, les longs horaires, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit...
Je me souviens très bien de cette affaire dans les années 90. Je venais d'arriver dans le 11è arrondissement, périmètre des crimes, et il y régnait une certaine psychose. Un scénario minutieux, très documenté, sur une mise en scène sobre, vide de toute esbroufe et de tous clichés, nous collent au siège dans une tension palpable qui grandit de minute en minute. On connait donc le dénouement de l'histoire, qui de toute façon nous est montrée dès début, mais cela ne change rien au suspens et à l’intérêt qu'on y trouve. On en oublie même cette fin pour se plonger totalement dans l’enquête faite d'allers et retours entre les années d'investigation et le procès. Le casting, dominé par un Raphael Personnaz bien plus convaincant que sur le Wargnier, est parfait. Nathalie Baye est très bien (mais devrait arrêter, comme beaucoup de ses collègues, la chirurgie esthétique, on dirait le Joker de Batman), tout comme les toujours excellents seconds rôles que sont Olivier Gourmet, Thierry Neuvic, Michel Vuillermoz, Christa Theret ou Marianne Denicourt. Totale réussite donc pour ce premier film de Frédéric Tellier. L'ensemble aurait pu donner aussi un excellent documentaire. Mais cette fiction, collant au plus près à la réalité, aussi passionnante que terrifiante, est terriblement efficace. L'affaire SK1 est donc la première belle réussite française de cette année 2015.