1952. Bill Rohan a 18 ans et l’avenir devant lui. Pourquoi pas avec cette jolie fille qu’il aperçoit sur son vélo depuis la rivière où il nage chaque matin ? Cette idylle naissante est bientôt contrariée lorsqu’il est appelé pour effectuer deux années de service militaire en tant qu’instructeur dans un camp d’entraînement pour jeunes soldats anglais en partance pour la Corée. Bill se lie d’amitié à Percy, un farceur dépourvu de principes avec lequel il complote pour tenter de fairetomber de son piédestal leur bourreau : le psychorigide Sergent Major Bradley...
En 1987, John Boorman réalisait Hope and Glory, un de ses plus beaux films et sans doute le plus personnel. Normal, il y relatait ses années d'enfance pendant la seconde guerre mondiale à Londres. Vingt-huit ans plus tard, il nous donne une suite à ces mémoires et on retrouve le même petit garçon aujourd'hui en âge de faire son service militaire. Si le metteur en scène a vieilli, son talent est toujours là. Avec beaucoup de tendresse et d'humour, il nous compte ses vingt ans dans un film aussi drôle que léger malgré une toile de fond tragique (guerre froide et guerre de Corée mais aussi avènement d'Elizabeth II). L'ambiance est nostalgique, un peu surannée, mais jamais triste. Comme on regarde un vieil album de photos du passé en souriant. L'ensemble reste donc assez académique mais bien fait, bien écrit et bien interprété. Des solides seconds rôles tels que Richard E. Grant ou David Thewlis aux jeunes pousses comme Callum Turner ou l'excellent Caleb Landry Jones (Antiviral), le casting est un vrai régal. Queen and Country s'avère donc être un très joli film, plein d'un humour très british, de fraicheur et d'émotion. John Boorman, s'il est loin aujourd'hui de films tels que Delivrance, Excalibur ou La forêt d'Emeraude, nous prouve à 81 ans qu'il en a encore sous le pied. C'est plutôt une bonne chose...