15 Février 2015
Iyad a grandi dans une ville arabe en Israël. A 16 ans, il intègre un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Il est progressivement accepté par ses camarades mais n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un garçon atteint d’une maladie héréditaire. Iyad se rapproche de la famille de Yonatan, apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Il devient vite le deuxième fils de la famille...
Yaël Abecassis et Eran Riklis (Les Citronniers) sur la même affiche. Je ne pouvais que courir aller voir ce film. D'autant plus que le cinéma israélien me déçoit rarement. Une fois de plus, c'est une réussite. Si Mon fils est peut être plus classique dans sa forme que les précédent longs métrages du réalisateur, il n'en reste pas moins un très beau film. La mise en scène est discrète et s’efface derrière son scénario, nouvelle variation du conflit israélo-palestinien (en fait plus sur les relations entre arabes vivant en Israël et juifs israéliens), avec beaucoup de tact et de sensibilité. Sur quelques années, on suit le parcours d'un jeune arabe intégré un peu malgré lui dans la vie et le quotidien d'une famille juive et dans un lycée où il est le seul arabe. Un véritable parcours du combattant pour le jeune homme. Le tout sur fond de guerre du Liban et de première guerre du golf. C'est donc finement écrit, mélangeant drame, comédie, amitié et histoire d'amour (forcément impossible). On est là devant une très belle chronique sur la famille et sur la construction d'une identité dans un pays où il peut être difficile de trouver sa place. J'ai beaucoup ri et pas mal pleuré aussi. L'interprétation très convaincante de l'ensemble du casting est un atout majeur. On retrouve la formidable et très rare Yaël Abecassis, encore une fois parfaite (je l'adore depuis Va, vis et deviens et Sans toi). Les deux jeunes acteurs principaux sont aussi très biens : Tawfeek Barhom dans le rôle titre et Michael Moshonov, vu dans Lebanon et Le policier. Sans oublier l'excellent Ali Suliman (L'attentat) déjà dans Les Citronniers. J'ai donc passé un excellent moment, plein de rires et d'émotion. Mon fils, malheureusement sorti un peu dans l'indifférence générale entre Les nouveaux héros et 50 nuances de Grey, est une très jolie surprise et l'un des plus beaux et des plus attachants films de ce début d'année.