Le dernier coup de marteau

Quand Victor, 13 ans, pousse la porte de l'opéra de Montpellier, il ne connaît rien à la musique. Il ne connaît pas non plus son père venu diriger la 6ème symphonie de Mahler. Il l’observe de loin, découvre l'univers des répétitions... Le jour où Nadia, sa mère, lui annonce qu’ils doivent quitter leur maison sur la plage, Victor s’inquiète. Pour sa mère, dont il sent qu’elle lui cache quelque chose, mais aussi pour sa relation naissante avec Luna, la voisine espagnole. Victor décide alors de se montrer pour la première fois à son père...

Révélée en 2011 avec le très beau Angèle et Tony, Alix Delaporte nous revient avec un deuxième film tout aussi réussi (et sans doute même plus). Pour l'occasion, elle réunit de nouveau à l'affiche Clodilde Hesme (assez bouleversante) et Grégory Gadebois (César des espoirs masculins et féminins 2012) mais ils n'ont cette fois aucune scène en commun. Ils ne tiennent même que des seconds rôles (mais ils sont tout de même très biens). Car le premier rôle est tenu avec conviction et talent par le jeune Romain Paul dont c'est le premier film. Gageons qu'on le reverra très vite car c'est une belle révélation. Quant au film, c'est une petite merveille de délicatesse et de subtilité. La mise en scène est très sobre, le scénario est finement écrit. Le tout beaucoup plus simplement que sur Angèle et Tony. L'émotion affleure, avec douceur, alors qu'elle était peut être plus lourdement imposée sur l'autre film. Delaporte brasse plusieurs thèmes avec justesse (l'absence du père, celle à venir de la mère, les premiers émois amoureux, le déracinement...) dans un temps pourtant assez court (1h23). Avec un très beau travail de nouveau sur la musique et la photo. Bref, Le dernier coup de marteau est une magnifique chronique familiale aussi touchante qu'émouvante. Alix Delaporte confirme et passe donc avec brio le cap du deuxième film. Et c'est une bonne nouvelle...