13 Avril 2015
Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice, qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, elle se prostitue pour survivre et, de planque en planque, de rencontre en rencontre, lutte au prix de toutes les audaces pour sa fragile liberté et pour supporter la douloureuse absence de Julien…
Cinq ans après Les mains libres, son excellent premier film, Brigitte Sy repasse derrière la caméra. Pour cela, elle adapte de nouveau une histoire vraie, celle d'Albertine Sarrazin, tirée de son roman autobiographique. La mise en scène de la cinéaste est toujours aussi sobre, son écriture toujours aussi juste. Le noir et blanc donne quelque chose de très stylisé mais aussi de très simple, les images sont superbes. Les années 50 sont très discrètement reconstituées. Le récit, surtout centré sur l'histoire d'amour (impossible), pourrait se dérouler à n'importe quelle époque. Le tout est aussi parfaitement mis en valeur par un couple de comédiens, Leila Bekhti et Reda Kateb, très convaincant. Un très beau film, aussi réussi sur la forme que sur le fond, qui confirme le talent de réalisatrice de Brigitte Sy.