19 Juin 2015
C'est le début de l'été. Dans un village reculé de Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons et déclenchent un scandale aux conséquences inattendues.
La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.
Voila sans doute le film qui arrive sur les écrans avec la meilleure rumeur de Cannes. Je me méfie, souvent avec raison, des bonnes rumeurs (cf. Vice Versa). Celle-ci était bien fondée. Mustang est de ces films qui marquent, que l'on aime autant qu'ils nous énervent ou nous révulsent. Celui-là est aussi léger et solaire qu'il est grave et terrible. On pense beaucoup au Virgin Suicides de Sofia Coppola. Un nouvel exemple de la bêtise humaine, du poids dépassé des traditions, du patriarcat et des religions. Pour un premier long métrage, la franco-turque Deniz Gamze Ergüven frappe fort. Et fait un sans faute. Et dans tous les compartiments. Une mise en scène aussi forte que légère, au plus près des personnages, une écriture sans faille, des images superbes et une direction d'acteurs impeccable. Toutes les jeunes actrices sont formidables, mais surtout celle qui joue la plus jeune des soeurs Gunes Nezihe Sensoy. Un film fort, terrible et nécessaire. Aussi énergique que désespéré. Magnifique.