1 Janvier 2016
Je n'avais pas vraiment aimé le précédent film de Philippe Faucon La désintégration (2012). Sous un angle différent, il traite à nouveau de l'intégration. C'est cette fois beaucoup plus tendre (et drôle aussi), tout en offrant un certain état des lieux de la condition féminine (des femmes musulmanes surtout) aujourd'hui. Un beau portrait de femme, et même de trois femmes. Fatima est coincée entre son éducation religieuse traditionnelle et la modernité à la française que vivent ses filles. Sans compter la barrière de la langue. C'est mis en scène simplement, écrit avec justesse, même si peut être un peu trop de bons sentiments, mais c'est plein d'espoir. La direction d'acteurs n'est pas la moindre qualité du film. Les trois actrices sont formidables. Soria Zeroual (Fatima) et Kenza Noah Aïche (la cadette) font ici leurs premiers pas devant la caméra, tandis que Zita Hanrot (présélectionnée au César de l'espoir féminin) a déjà quelques petits rôles à son actif. Au final, Fatima (Prix Louis Delluc 2015) est un beau film, pas inoubliable, mais simple et plein de délicatesse.