1 Février 2016
Voilà donc enfin mon premier gros coup de cœur de l'année. Note maximale pour ce nouveau film de Bouli Lanners (Eldorado, Les géants), devant et derrière la caméra. Car Les premiers, les derniers est réussi sur tous les plans. Mise en scène et scénario sont magnifiques. Avec une totale maitrise, il nous plonge dans un véritable western (c'est le mot qui vient automatiquement à l'esprit plusieurs fois) moderne, teinté de fin du monde (peut être seulement dans la tête des personnages). On ne sais pas trop à quelle époque cela se situe, de nos jours ou dans un futur proche. On ne sait rien ou presque des protagonistes, de leurs passés, de leurs histoires. C'est à la fois âpre, violent, doux et touchant. Aussi tendu qu'émouvant, aussi sombre que poétique, aussi pessimiste que plein d'espoir. Le tout avec un côté contemplatif ne nuisant en rien aux scènes d'action. Techniquement, c'est superbe. Avec une image grise et métallique, Lanners et son directeur photo arrivent à rendre sublimes les paysages plats de la Beauce (toujours défigurée par le viaduc du projet de monorail abandonné dans les années 70). Le casting est bien sûr à la hauteur. Le metteur en scène s'est aussi octroyé le premier rôle. Avec Albert Dupontel, ils forment un duo aussi étrange qu'attachant. Face à eux une belle brochette de seconds rôles. Serge Riaboukine, Lionel Abelanski, la belle Suzanne Clément, les jeunes David Murgia et Aurore Broutin, sans oublier les monstres sacrés Michael Lonsdale et Max von Sydow, ils sont tous impeccables.
Les premiers, les derniers est donc sans conteste (pour moi) le meilleur film de Bouli Lanners à ce jour. Un western moderne crépusculaire aussi réussi sur la forme que sur le fond. Et à ce jour donc, le plus beau film de l'année.