6 Février 2016
On a déjà eu maints exemples de repas de famille qui dérapent, au cinéma, et finissent en règlement de compte. Celui-ci est aussi étrange qu'intense et cruel. Pour son premier long métrage, Antoine Cuypers fait preuve d'une belle maîtrise. Tant sur le fond que sur la forme. Le temps d'un huis-clos dans une maison bourgeoise, on assiste à l'affrontement entre une mère et son fils. Sous l'oeil abattu, résigné, énervé ou surpris du reste de la famille. On ne saura jamais de quel mal souffre le jeune garçon. Et c'est sans doute aussi bien. La mise en scène, le scénario et les dialogues du jeune réalisateur sont donc maîtrisés de bout en bout. D'entrée une ambiance tendue, inquiétante voir malsaine s'installe et nous tient en haleine jusqu'à la dernière minute. La réussite tient aussi dans la qualité de l'interprétation. Le face à face Nathalie Baye (impeccable)–Thomas Blanchard (une vraie révélation) est formidable. Le duo écrase malheureusement le reste du casting, duquel émergent tout de même le chanteur Arno, très convaincant en père compréhensif mais qui semble avoir rendu les armes, et Ariane Labed très bien dans le rôle de la sœur. L'ensemble pourra sans doute rappeler des souvenirs à certains. Bizarrement, même si très différent, j'ai pensé au Canine de Yorgos Lanthimos (par ailleurs époux à la ville d'Ariane Labed). Un film troublant, dérangeant et angoissant mais toujours passionnant. Et de belles promesses pour son réalisateur et son acteur principal.