28 Novembre 2016
Après l’imbuvable La loi du marché l’an passé, revoilà déjà Stéphane Brizé. Il va s’en dire que je doutais fortement. Mais j’étais très curieux de voir ce qu’il avait fait de Maupassant. Et puis le casting est de choix. Cela part plutôt mal. Pendant les dix premières minutes les personnages m’agaçaient et les images, tournées caméra à l’épaule, me donnaient le tournis. Et puis sans que je m’en aperçoive le tout est rentré dans l’ordre et j’ai complètement adhéré. La mise en scène de Brizé est aussi sèche et minimaliste que dans ses autres films, mais elle colle encore plus parfaitement à l’histoire ici. Jamais elle n’a été aussi dépouillée. Le récit est éclaté entre présent passé et futur. On y ressent autant le mouvement des saisons que la vie apparemment pas toujours drôle de la petite noblesse à la campagne au XIXè siècle, mais surtout les états d’âmes de l'héroïne. Celle-ci est jouée avec force, conviction et talent par une étonnante Judith Chemla (Camille redouble, Ce sentiment de l’été). Elle tient là un vrai premier grand rôle et elle y est formidable. Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau sont très biens en parents aimants, à l’inverse de Swann Arnaud ou Finnegan Oldfield peu convaincants. Au final, Une vie s’avère être une œuvre aussi austère que bouleversante et fascinante . Une excellente surprise donc et assurément l'un des meilleurs films français de l'année. Et un Stéphane Brizé qui remonte dans mon estime et nous fait peut être penser que La loi du marché n’était qu’un accident de parcours...