1 Mars 2017
Pauline, infirmière à domicile, entre Lens et Lille, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales.
Dans une filmographie assez inégale (du meilleur : Une couple épatant, Cavale, Après la vie ou Pas son genre, au pire : 38 témoins ou Rapt), Lucas Belvaux tape cette fois en plein dans l’actualité. Et c’est très réussi. Outre le fait qu’il nous laisse songeur et plein de questions, il nous laisse aussi assez effrayé. Toute ressemblance avec des personnages existants n’est pas vraiment fortuite. Même si le réalisateur explique que son film « n'a pas pour but de provoquer le FN mais plutôt de créer de la discussion en se centrant sur la manière dont les gens s’engagent en politique ». Il faut dire que Catherine Jacob campe une (personne inspirée de) Marine Le Pen plus vraie que nature. Elle est formidable (Catherine Jacob, pas l’autre). Tout comme Emilie Dequenne, toujours parfaite, bien soutenue par André Dussolier et Guillaume Gouix tous les deux impeccables. J’ai trouvé l’ensemble abouti. Une mise en scène solide mais sobre. Un scénario bien écrit auquel on croit, avec des personnages bien définis. On ne s’ennuie pas et on est tenu en haleine. Même si on s’attend (un petit peu) au dénouement. A la fois constat social et mise en garde politique, Chez nous est à voir de toute urgence avant de se rendre dans l’isoloir...