Jeannette Walls, chroniqueuse mondaine à New-York, a tout pour réussir et personne ne peut imaginer quelle fut son enfance. Elevée par un père charismatique, inventeur loufoque qui promet à ses enfants de leur construire un château de verre mais qui reste hanté par ses propres démons, et une mère artiste fantasque et irresponsable, elle a dû, depuis son plus jeune âge, prendre en charge ses frères et sœurs pour permettre à sa famille dysfonctionnelle de ne pas se perdre totalement. Sillonnant le pays, poursuivis par les créanciers, et refusant de scolariser leurs enfants, les Walls ont tout de même vécu une vie empreinte de poésie et de rêve, qui a laissé des marques indélébiles mais qui a créé des liens impossibles à renier.
Comme cela m’arrive de temps en temps, voilà un film que j’ai vu totalement à l’aveugle. Je ne connaissais ni le thème ni le casting ni le metteur en scène. Cela me donne souvent de belles surprises. Le château de verre est le deuxième film de Destin Daniel Cretton, réalisateur de States of Grace (2014), et c’est adaptée d’une histoire vraie. Même si les deux films sont assez différents, on pense beaucoup au Captain Fantastic avec Viggo Mortensen. Le tout est fait assez classiquement ici. Mais l’ensemble est solide. La mise en scène est agréable, c’est joliment écrit dans un récit éclaté entre présent et souvenirs du passé. D’entrée, on s’attache aux personnages, et on suit le destin de cette famille, ballottée de squat en squat pour échapper aux créanciers, avec un certain intérêt. C’est touchant, parfois dur, mais toujours emprunt d’une belle tendresse et d’une certaine poésie. Les images du générique de fin avec les vrais protagonistes apportent une dose d’émotion supplémentaire non négligeable. L’interprétation est tout aussi solide. Brie Larson est impeccable dans le rôle titre. Woody Harrelson et Naomi Watts sont assez terribles en parents excentriques et fauchés. Bref, une jolie histoire, bel hymne à la liberté et à la famille, qui nous fait passer un bon moment. Une bonne petit surprise donc...