19 Octobre 2017
Été 1967. Les États-Unis connaissent une vague d’émeutes sans précédent. La guerre du Vietnam, vécue comme une intervention néocoloniale, et la ségrégation raciale nourrissent la contestation. À Detroit, alors que le climat est insurrectionnel depuis deux jours, des coups de feu sont entendus en pleine nuit à proximité d’une base de la Garde nationale. Les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir les détonations. Bafouant toute procédure, les policiers soumettent une poignée de clients de l’hôtel à un interrogatoire sadique pour extorquer leurs aveux. Le bilan sera très lourd : trois hommes, non armés, seront abattus à bout portant, et plusieurs autres blessés…
Il y a toujours eu quelques choses qui me gênait dans les films de Kathryn Bigelow. Mais je n’ai jamais su exactement quoi. Je n’arrive jamais à adhérer totalement. Malgré tous les Oscar de Démineurs et la belle maitrise de Zero Dark Thirty. Même constat ici : belle technique, mise en scène plutôt puissante, direction d’acteurs très solide (Will Poulter et John Boyega s’en sortent très bien, tout le reste du casting aussi). Mais le scénario, inspiré de faits réels, est par contre parfois un peu flottant, il a quelques creux et l’ensemble est un poil trop long. Paradoxalement, je trouve que cela manque d’épaisseur et d’émotion. C’est malgré tout terrible et assez prenant. Un état de l’Amérique à travers un fait historique qui nous montre que, malheureusement, rien n’a vraiment changé. Un film édifiant à plus d’un titre mais pas la claque que j’attendais. A voir malgré tout.