15 Novembre 2017
Enfin ! Voici le nouveau long métrage de Lynne Ramsay. Celle-là même qui nous avait offert le plus beau film de l’année 2011 (We need to talk about Kevin). Difficile de sortir deux chefs d’oeuvre consécutifs, la réalisatrice anglaise réussit donc l’exploit. Si le genre est différent, le style est tout aussi puissant. Six ans après, sa mise en scène n’a rien perdu de sa force et reste virtuose. Elle aurait mérité le prix correspondant à Cannes (quand on voit que c’est le désastre Les proies qui l’a eu…). Par contre, le prix du scénario est quant à lui amplement mérité. Une écriture au couteau pour une partition aussi sensible que dérangeante. Et bien sûr le prix d’interprétation masculine décerné à Joaquin Phoenix qui n’a jamais été aussi grand. Il est juste phénoménal malgré (ou à cause d') un jeu minimaliste mais une présence gigantesque aussi animal que charismatique (nomination à la statuette en vue). Et une belle révélation, nommée Ekaterina Samsonov dans le rôle de la jeune fille, qu’on reverra certainement très vite. Voilà donc un polar aussi sombre que glauque, aussi violent que bouleversant, aussi désespéré que se refermant sur une (pâle) lueur d’espoir.
N’en déplaise aux grincheux, sans doute l’un des meilleurs films de l’année aux côtés de 120 BPM, Dunkerque, Mother ! et autre Mise à mort du cerf sacré…Un nouveau choc, donc, de la part de la trop rare Lynne Ramsay. La qualité est privilégiée à la quantité (par rapport à certains…) et on ne s’en plaindra pas. Fascinant et perturbant.