Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence... Bienvenue à Suburbicon.
Je n’ai jamais vraiment été emballé par les films réalisés par George Clooney. Good night and Good luck reste sans doute son meilleur. Monuments men, son dernier, était une catastrophe. Je ne partais pas très emballé mais Julianne Moore devant la caméra et l’adaptation d’un scénario des frères Coen (avec qui Clooney à beaucoup tourné) étaient alléchant. J’ai plutôt passé un bon moment même si je reste un peu sur ma faim. Voilà une comédie noire et grinçante sur la famille et le rêve américain, sur fond de ségrégation et de haine raciale (toujours malheureusement d’actualité), assez efficace mais qui manque d’un petit quelque chose. D’un peu plus de mordant, d’un peu plus de corrosif. On sent bien la patte des frères Coen, on pense parfois à Sang pour sang ou à Fargo. Reste tout de même un certain équilibre entre drame familial, comédie macabre et thriller. La mise en scène est un peu lisse et sans surprise, un peu à l'inverse du scénario. La direction artistique est très réussie et l'interprétation impeccable. Matt Damon s’en sort très bien, Julianne Moore est comme toujours parfaite. Le duo fonctionne bien et ils ont, pour une fois, des rôles bien dérangeants. Oscar Isaac est irrésistible, dommage que le sien, de rôle, soit bien trop court. Au final, une satire plutôt bien envoyée mais un peu trop sage qui aurait mérité d’un peu plus d’acidité et de causticité. Ce que nous auraient peut être donné les Coen s’ils avaient tourné le film au moment de l’écriture du scénario (fin des années 90). Un bon divertissement tout de même avec un dénouement assez savoureux. On ne fera pas la fine bouche.