Après des mois sans que l'enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l'entrée de leur ville.
Une critique dithyrambique, une flopée de récompenses avant même les Oscar, voilà qui avait de quoi me rendre méfiant. Sans compter qu'après un premier long métrage très réussi (Bons baisers de Bruges), Martin McDonagh s’est bien vite écroulé avec le très mauvais 7 psychopathes. Malgré tout, sans parler de film de l’année, ce 3 Billboards outside Ebbing, Missouri (Les panneaux de la vengeance en français) se laisse regarder sans problème. Le scénario est solide, prenant, souvent drôle, tout autant que dur et violent. La mise en scène est classique, bien propre, pas innovante mais solide. Les images sont superbes. Mais le plus bel atout du film reste la direction d’acteurs. L'interprétation d’ensemble est impeccable. Frances McDormand est très bien, même si elle a sans doute été déjà meilleure par ailleurs. Elle est pourtant favorite à l’Oscar cette année. Sam Rockwell trouve là, quant à lui, un de ces meilleurs rôles. Il est formidable. Statuette dorée quasi assurée. Le reste du casting suit le mouvement de Woody Harrelson à John Hawkes en passant par Peter Dinklage (très drôle), Caleb Landry Jones ou Abbie Cornish. Au final, on passe un bon moment devant cette chronique familiale et policière plutôt touchante. Une certaine ambiance pour un certain portrait de l’Amérique profonde d’aujourd’hui. Mais je ne crierais pas au chef d’œuvre comme certains (beaucoup), on est tout de même loin des frères Coen auquel le film est comparé...