Tout commence par une tempête de neige. Eva, troublante et mystérieuse, fait irruption dans la vie de Bertrand, écrivain prometteur. Cette rencontre va bouleverser Bertrand jusqu’à l’obsession et le fera glisser jusqu’à sa perte.
Je n'ai pas vu le film de Losey avec Jeanne Moreau (1962) adapté du roman de James Hadley Chase. Je suis donc allé voir cette nouvelle version de Benoît Jacquot (qui nous avait déjà offert une relecture du Journal d’une femme de chambre avec la même Jeanne Moreau) l’esprit libre et sans aprioris . Après Les adieux à la reine et 3 cœurs, le metteur en scène continue sur une relativement bonne lancée. Même si cette Eva est peut être un peu moins réussi que les deux films précédemment nommés. J’ai trouvé l’atmosphère assez noire, tendue, intrigante, à défaut d’être totalement envoutante, avec aussi un certain suspens. C'est mis en scène avec soin, les images sont soignées et l’interprétation est de qualité. Isabelle Huppert est une fois de plus très bien, mais limite crédible en call-girl de luxe (elle a soixante-cinq ans, même si cela ne se voit pas vraiment…). Son duo avec Gaspard Ulliel, très bien aussi, fonctionne, sans étincelles certes, mais ils nous font passer un bon moment. Au final, une Eva de bonne facture et bien ficelée, une sorte de Chabrol à la sauce Verhoeven, même s’il manque un petit (grand ?) quelque chose pour en faire un grand thriller psychologique. Pas le meilleur Benoît Jacquot pour le coup mais un bon cru.