Attiré uniquement par le casting, je ne savais pas de quoi cela parlait et je n’avais pas vu la bande-annonce. Risqué donc. Contre toute attente, je dois dire que j’ai beaucoup aimé. Une femme heureuse est le second long métrage du britannique Dominic Savage. Il fait preuve d’une belle maitrise dans sa mise en scène (même si j’aurais aimé un peu moins de caméra à l’épaule, j’ai failli avec la nausée, ça faisait longtemps...) et son scénario est écrit avec beaucoup de justesse, de tact et de sensibilité. Pas de violence, pas de misérabilisme. D’entrée, on éprouve une certaine empathie pour Tara, on la comprend. Tout comme les autres personnages. Ils ne sont pas jugés, même le mari (Dominic Cooper, très bien) complètement dépassé par les évènements. Personnellement, j’ai réussi un tant soit peu à m’identifier à chacun d’entre eux. Ils sont tous parfaitement interprétés par un casting très convaincant. Gemma Arteton trouve là son meilleur rôle. Aussi touchante que poignante, en un mot bouleversante, elle tient tout le film sur ses épaules. Espérons que sa carrière décolle enfin vraiment, avec plus de grands rôles comme celui-là. A noter qu’elle a aussi participé à l’écriture du film. Outre Dominic Cooper déjà cité, on retrouve avec plaisir les toujours impeccables Jalil Lespert, Frances Barber et Marthe Keller. Au final, un magnifique portrait, un film plutôt fort, au rythme plutôt lent, traversé par une mélancolie qui peut mettre mal à l’aise, auquel on repense longtemps après l’avoir vu. Une très belle surprise. Magnifique.