19 Juin 2018
Une jeune femme juive-orthodoxe, retourne chez elle après la mort de son père. Mais sa réapparition provoque quelques tensions au sein de la communauté...
Après Gloria et Une femme fantastique (Oscar du meilleur film étranger 2018) Sebastián Lelio nous offre son premier film en anglais. Tout en continuant dans le magnifique et puissant portrait de femmes. Et il confirme tout le bien qu’on pouvait pensé de lui. Ronit est libre, Esti est soumise. L’une a fui le carcan de la tradition, de la famille, de la religion, tandis que l’autre est restée. Elles ont un passé commun qui refait surface lorsque le père de la première disparaît. Elles sont incarnées avec charme et détermination par deux actrices au top de leur talent. Rachel Weisz (aussi productrice ici), l’une de meilleures actrices de sa génération (et une de mes préférées, elle me touche, sans savoir pourquoi exactement), est impeccable comme toujours, aussi belle que convaincante, une habitude donc. La vraie surprise vient de Rachel McAdams. Elle m’a littéralement bluffé. Non pas que je ne l’apprécie pas mais elle ne m’avait jamais vraiment convaincu jusque là. Elle trouve ici son meilleur rôle, tout en douceur et retenue, tout autant qu’en force et en précision. Une partition beaucoup plus difficile et sans doute plus intéressante que celle de sa collègue. Rien que pour cela, le film est une belle surprise. On oubliera pas Alessandro Nivola, très sobre, qui s’en sort aussi très bien. Pour le reste, c’est écrit et mis en scène de façon plutôt classique, même si le tout est extrêmement bien fait, avec une belle délicatesse, une grande sensibilité et surtout sans pathos. D’entrée, on s'attache aux personnages et on est pris par le récit. Tous les attendus sont là, même si le dénouement n’est pas vraiment celui que l’on attendait. Un très beau film, profond et plein de finesse, touchant et émouvant, sur (entre autres) le deuil, le choix, l’émancipation, la liberté et la tolérance. Et une très belle et poignante histoire d’amour.