24 Octobre 2018
J'avais bien aimé les deux premiers films réalisés par Nadine Labaki (Caramel, Et maintenant on va où ?). Malgré son prix du jury à Cannes cette année, ce nouvel opus ne me disait rien du tout (bande-annonce racoleuse, bouche à oreille très moyen). Mais j'ai voulu me rendre compte par moi-même. Le tout est plutôt bien fait. Une mise en scène soignée et des images magnifiques donnent vie à un scénario assez incroyable (qui brasse plusieurs thèmes, migrants, racisme, enfants exploités et maltraités...), dur, touchant et émouvant. Je m’attendais à un pathos dégoulinant mais au final cela passe sans encombre. Même si on est parfois à la limite de la lourdeur et du misérabilisme. L'ensemble est plus glaçant qu'autre chose, une belle émotion traverse tout de même le récit. Il faut dire que le jeune garçon (migrant syrien trouvé dans la rue à Beyrouth) est absolument incroyable, parfaitement crédible. Tous les autres rôles sont tenus par des acteurs non-professionnels qui jouent pratiquement leurs propres rôles (sauf la réalisatrice qui interprète l'avocate). Le tout devient vite prenant et haletant. Si on en sort pas complètement bouleversé, ce Capharnaüm ne peut laisser de glace. Plus qu'un portrait du Liban d'aujourd'hui, un certain état du monde et de l'humanité. Finalement, une petite surprise. Je m'attendais tellement à pire...