Assassination Nation

Pas à mon programme à l'origine mais on me l'a fortement conseillé. Et puis il débarque un peu dans l'indifférence générale. Premier bon point, voilà la deuxième réalisation de Sam Levison après des débuts prometteurs avec Another happy day. Assassination nation sort clairement des sentiers battus de la production outre-atlantique. Il faut dire que ce teen-movie pas vraiment comme les autres balance un bon coup de poing à la figure de l'Amérique actuelle. Où les réseaux sociaux gorgés de fake-news ont pris le pouvoir, où tous les extrêmes se côtoient hypocritement, où un téton est censuré mais une décapitation ne choque personne. Sexisme, homophobie, transphobie, puritanisme de plus en plus prononcé, et j'en passe, à la moulinette de ce délire réjouissant avant tout extrêmement féministe. Une mise en scène quasi virtuose pour un scénario foisonnant aussi intelligent que totalement barré. C'est rythmé, musclé, violent, immoral, irrévérencieux, drôle et effrayant à la fois. L’interprétation, avec un casting inconnu (Odessa Young formidable), est à la hauteur et pleinement convaincant. Voici donc un ovni inattendu et totalement politiquement incorrect qui dynamite les codes du genre. Une belle claque pour une excellente surprise. Et pour terminer l'année cinématographique en beauté...