20 Février 2019
Un nouveau film de François Ozon est toujours très attendu. Celui-ci particulièrement. Entre déchainement médiatique et judiciaire et Grand Prix au Festival de Berlin. Il est donc en plein dans l'actualité pour de multiples raisons, et qui plus est sur un sujet ultra sensible qui met à mal l’Église Catholique dans son ensemble. Pas grand chose à dire sur le film en lui-même. Un scénario précis et documenté (écrit avec l'aide des personnages eux-mêmes), qui à la base devait être un documentaire. Une mise en scène solide, efficace. Le tout ne prend pas parti, exposant juste les faits. Même si on en sort avec le sentiment d'avoir vu un film à charge contre l’Église. L'interprétation suit le mouvement. Un casting cinq étoiles pour un film chorale où personne ne tire la couverture à soi, mais où personne n'est mauvais non plus. Je dirais un petit plus à Josiane Balasko, très sobre, et à Swann Arlaud. Je trouve que son personnage est le plus touchant et le plus émouvant. Mais c'est justement là que sont mes quelques réserves. Je trouve que l'ensemble manque un peu d'émotion. Le film est aussi rigide que l'institution qu'il dénonce. Peut-être est-ce voulu. J'ai été touché (et comment ne pas l'être) mais je m'attendais à plus. J'en espérais sans doute trop. Grâce à Dieu reste malgré tout un film fort et intelligent qui dénonce et qui fait son effet bien longtemps après l'avoir vu, la force du sujet balayant tout le reste. François Ozon confirme qu'il est bien l'un des meilleurs réalisateurs de sa génération.