6 Novembre 2012
Je suis allé voir Augustine, premier film de la jeune Alice Winocour, un peu à l'aveugle. Ne connaissant que le casting pour arriver devant avec un maximum de virginité. Mais avec une présentation bien sympathique du film par toute l'équipe avant la projection -réalisatrice, producteurs, acteurs...et même Philippe Lioret (Welcome)- l'attente et l’intérêt sont soudain montés en flèche. Pour retomber très vite. Cela commence (et finit) pourtant bien. Une scène d'introduction assez impressionnante et un beau dénouement. Mais entre les deux pas grand chose. Dès qu'Augustine rentre à l'hôpital et rencontre Charcot, on s'ennuie très vite. Le tout devient froid, presque aride, sans émotion, sans passion, long et lent, et finit par tourner en rond malgré tout de même quelques belles scènes. Pourtant Alice Winocour fait preuves de belles qualités de mise en scène (et techniquement c'est magnifique) et direction d'acteurs. Vincent Lindon est sans surprise, bien mais toujours un peu le même genre de rôle (crispé, figé, triste ?). Soko est, quand à elle, formidable. Elle confirme les espoirs mis en elle avec A l'origine et Bye bye Blondie. Elle tient ici tout le film sur ses épaules. Juste pour quelques scènes Chiara Mastroianni est elle aussi, comme toujours maintenant, très convaincante. Dommage qu'on le la voit pas plus. Manque donc juste un scénario un peu plus serré, plus puissant, plus fiévreux, plus passionné. On était alors pas loin de quelque chose de passionnant. La réalisatrice prend comme référence Cronenberg. On veut bien la croire. Son Augustine, toute proportion gardée, est une sorte de mix entre le détestable Vénus noire de Kechiche et le A dangerous method du réalisateur canadien. On lui laissera donc l'indulgence et le bénéfice du doute du premier film. Quelques belles choses cependant, on attend donc la suite...