Blanche-Neige et le chasseur

Soixante-quinze ans après sa première apparition au cinéma, Blanche-Neige fait toujours recette. C'est déjà la seconde adaptation que l'on voit en quelques semaines. Alors que celle de Tarsem Singh était très kitsch, sur un ton décalé et humoristique, celle-ci est d'une belle noirceur, gothique et guerrière. Pour un tel blockbuster, c'est un total inconnu, Rupert Sanders qui est aux manettes. Sa mise en scène est solide mais peu innovante. Mais pour un coup d'essai, c'est du bon boulot, le cahier des charges de la super-production hollywoodienne est respecté. Niveau scénario tout y est ou presque. Manque peut être un peu plus de romance, de poésie (qu'avait la version avec Lily Collins) et un petit supplément d'âme (et quelques minutes en moins n'auraient pas nui à l'ensemble) mais l'émotion pointe son nez de temps en temps. Les scènes de bataille et de combats sont assez spectaculaires. Techniquement le film est de toute beauté, la photo est splendide. Il faut noter le travail remarquable fait sur les costumes, les décors et les maquillages. Les effets spéciaux sont superbes et doivent beaucoup à l'intérêt et à la réussite du film. Tout comme le casting. Charlize Theron est une fois de plus géniale (après Young Adult et Prometheus), elle est terrible dans le rôle de la méchante reine. Le chasseur est interprété par le très sexy Chris Hemsworth, lui aussi très en vue cette année (The Avengers, La cabane dans les bois). Par contre dans le rôle titre on retrouve l'oie blanche de Twilight, Kristen Stewart, qui contrairement à son collègue Robert Pattinson, semble avoir un peu plus de mal à s'extraire de la saga des pseudos vampires. J'ai eu l'impression de voir le même personnage, insipide et peu expressif. Les nains ne sont pas interprétés par des nains (pourquoi se donner tant de mal en maquillage et effets spéciaux et ne pas prendre des vrais ?) mais par quelques acteurs britanniques de talent : Ian McShane, Bob Hoskins, Ray Winstone, Nick Frost, Eddie Marsan, Tobey Jones...

Totalement différent du récent Blanche Neige de Singh (que je préfère, vous aurez sans doute compris), les deux films trouvent donc finalement leur place. Celui-ci s'avère être un divertissement haut de gamme, un grand spectacle presque réussi sur tous plans : mise en scène, interprétation, technique. Seul le scénario pêche un peu à mon goût. Une autre version du fameux conte qui risque encore d'en connaître encore d'autres dans l'avenir. Personnellement je ne m'en lasse pas. Celle de Disney (on en est tout de même très loin) est le premier film que j'ai vu en salle étant enfant (au Grand Rex avec la féerie des eaux) et qui m'a fait aimer, d'emblée, le cinéma...Cela ne s'oublie pas...