10 Janvier 2010
Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète...
Sept ans après le très réussi et sulfureux In the cut, revoilà Jane Campion avec son nouveau film reparti bredouille de Cannes en 2009. Et c'est bien dommage car Bright Star est quasi parfait sur tous les plans. Le film est d'une beauté visuelle époustouflante. Cela va bien sûr à merveille avec le thème et cette histoire d'amour fou et tragique. Cela fait bien longtemps qu'un tel romantisme exacerbé ne nous avait pas été donné de voir au cinéma. Une passion dévorante et destructrice qui sous un abord tout à fait banal n'est en fait qu'un bouillon de passion, d'amour et de destruction. En surface tout est calme pourrait-on dire... Tel que devait l'être la vie et le partage des sentiments dans cette époque puritaine. Tout est suggéré plutôt que montrer, tout est garder plutôt que hurler...à la limite de l'étouffement...De poésie en envolées lyriques, l'émotion point à presque chaque plan, du visage de Miss Brawne à une fleur des champs, d'une lettre enfin arrivée à un cercueil solitaire dans les rues de Rome...Le duo d'acteurs principal fonctionne à merveille. Abbie Cornish est prodigieuse. Impeccable performance. Non seulement elle ressemble terriblement à Charlize Theron physiquement mais aussi dans dans son jeu. Une aussi grande carrière s'offre à elle assurément. Ben Wishaw (Le parfum) est lui aussi très bien dans le rôle de John Keats, bien qu'en retrait par rapport à sa partenaire. Excellents seconds rôles que sont Paul Schneider (l'ami du poète) ou Kerry Fox (la mère). Outre son scénario magnifique, Campion nous offre là une mise en scène qui se voudrait classique et académique mais reste tout simplement sublime de simplicité et de tact et d'une grande maîtrise et fluidité. Tout coule subtilement sur les personnages sublimés par des décors, des costumes, une musique et bien sur une photographie incomparables. Sublime travail technique, une magnifique uvre d'art.
Même si le chef d'uvre de Jane Campion reste et restera sans doute à jamais La leçon de piano, Bright Star s'en approche tout de même beaucoup. Une certaine violence des sentiments en moins peut être. Un romantisme tout de même sublimé. Un film magnifique, touchant, émouvant, d'une beauté formelle à couper le souffle au service de sentiments puissants et universels. Et comme dans tous ses films, une fois encore de la part de la réalisatrice néo-zélandaise, un incroyable portait de femme...Tout simplement sublime...