20 Septembre 2011
Voilà un premier film bien singulier. L'anticipation est un genre peu prisé en France. Pour son premier long métrage Jean-Baptiste Leonetti soigne autant la forme que le fond. A la limite de l'exercice de style. Le film est âpre, dur et froid. L'action est lente avec peu de dialogues, émaillée de déferlements de violence qui nous laissent pantois. La violence aussi dans les sentiments et les tensions qui unissent les personnages. Sami Bouajila et Julie Gayet forment un couple à la dérive convaincant mais le rôle le plus marquant est celui du veilleur de nuit tenu par Jean-Pierre Andréani, formidable. Visuellement les images sont aussi froides et dures que le propos. Succession de béton, de verres, de gris, de sombre, de sang, de bruits sourds, de paroles de haut-parleurs inquiétantes. Une expérience particulière à mi-chemin entre Soleil vert, Orange mécanique et Les fils de l'homme. Un film désincarné, hors des entiers battus, pas facile d'accès, qui posent plus de questions qu'il ne donne de réponses. Pour ma part j'en suis sorti un peu perplexe mais en ayant tout de même passé un bon moment. Dès le départ intriguant et étouffant, le film se termine en gardant presque tout son mystère. Déroutant (presque fascinant) et en tout cas dérangeant.