Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Ciné de Fred

La Cité interdite

 

L'histoire :

 

Chine, Xème siècle, Dynastie Tang. De retour à la Cité interdite après une longue absence, l'Empereur découvre qu'un complot se trame au coeur même de son palais. Les dangereuses alliances et les manipulations des conspirateurs n'ont qu'un seul but : prendre le pouvoir du plus grand Empire au monde. La trahison viendra de l'intérieur : une rébellion menée par la reine elle-même.

 

 

Mon avis :

 

Deuxième film "coup de poing" de l'année. Après Hyper tension dans un genre totalement différent, voilà, en deux jours, un autre film qui m'a laissé pantois. Le nouveau film de Zhang Yimou est une pure beauté visuelle, une vraie merveille, époustouflant. Bien supérieur aux deux précédents films du réalisateur chinois. Hero, bien que d'une très belle beauté visuelle aussi, était très ennuyeux, et Le secret des poignards volants n'était qu'une suite ininterrompue de combats avec effets spéciaux. Ici beaucoup moins d'arts martiaux et d'effets spéciaux, très peu de scènes de combats, hormis la scène de bataille finale magnifiquement orchestrée. Celà amène donc un film plus intimiste que les précédents et un scénario beaucoup plus crédible. Et comme la bande-annonce est trompeuse, en fait point d'épopée guerrière, mais un drame familial qui se joue en huit-clos, c'est donc une bonne surprise. "Or et jade à l'extérieur, pourriture et décadence à l'intérieur", comme le dit un vieux proverbe chinois. Cette phrase résume très bien le nouveau Zhang Yimou. Vengeance, manipulation, secrets de famille, ambition, pouvoir. Petit à petit toutes les pièces se mettent en place et tous les actes, faits et gestes de tous les personnages trouvent une explication plausible et logique au fur et à mesure que l'histoire avance et les masques tombent.

 

Société Nouvelle de Distribution (S.N.D.)Gong Li et Jay Chou. Société Nouvelle de Distribution (S.N.D.)Gong Li. Société Nouvelle de Distribution (S.N.D.)

 

Certains disent déjà que la profusion d'or, de couleurs, de décors grandioses et de costumes flamboyants ne sont que de la poudre aux yeux et que cela tue le film. Il n'en ai rien. Tout ceci va au contraire très bien avec le propos et l'histoire. L'or présent partout fait bien ressortir le côté opulence et l'énorme pouvoir du roi et de la famille royale. Il faut saluer la performance des costumiers (certaines robes des époux royaux ont nécessités deux mois de travail par des artisans), des décorateurs (tout à été reconstitué grandeur nature pour les besoins du film) et des ingénieurs du son et de la photo (qui est une vraie merveille mais difficile de faire mauvais pour un tel film).

Le casting est de haute volée, Chow Yun-Fat est très impressionnant en despote familial et royal, les trois fils sont joués par des acteurs très convainquants, tout comme les acteurs et actrices incarnant l'autre famille du film, celle du médecin du roi. Mais celle qui les surpasse tous et qui nous offre une performance époustouflante c'est bien sur Gon Li.

 

Gong Li and Jay Chou in Sony Pictures Classics' Curse of the Golden FlowerGong Li in Sony Pictures Classics' Curse of the Golden FlowerGong Li in Sony Pictures Classics' Curse of the Golden Flower

 

Dans son sixième film avec Zhang Yimou, qui l'a lancé avec le Sorgho rouge en 1987, elle est superbe, magnifique, époustouflante, émouvante. Poussé par sa propre vengeance et l'ambition pour un de ses fils, elle mûrit son complot pendant des années jusqu'à se laisser empoisonné sciemment pour ne pas éveiller les soupçons. A travers ce rôle fort et envoûtant elle nous offre toute la palette de son très grand talent, du grand art. Elle qui avait dit qu'elle ne se laisserait jamais tenter par les sirènes d'Hollywood, on vient de la voir coup sur coup dans deux grosses productions américaines Miami vice et Hannibal rising. Espérons que cela ne ternira pas trop son image et son talent. Elle n'est jamais aussi bonne que dans les films asiatiques et surtout ceux de son réalisateur fétiche.

La cité interdite, pure merveille, un grand moment de cinéma, la mise en scène la plus aboutie de Zhang Yimou. A voir absolument.

 

 

 

Mon Top Zhang Yimou :


 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Tu fais bien de signaler que la bande annonce est trompeuse en suggérant un film plein de combats. Mon fils voulait aller le voir mais je vais lui dire qu'il risque fort d'être déçu. Tchao.
Répondre
F
Je ne serais pas aussi dithyrambique que toi. Autant j'ai trouvé le film visuellement extrêmement réussi, autant le vide du scénario m'a extrêmement gêné. J'ai trouvé que le film était marqué par un manque flagrant d'imagination. Dommage, un peu comme toi avec Les Témoins, j'aurais aimé aimer ;)
Répondre
B
Magnifique tragédie, superbe parti pris esthétiqueLe dernier film de Zhang Yimou, La Cité Interdite, c'est un peu Racine (Phèdre) et Shakespeare (Le Roi Lear) au pays du Céleste Empire du Milieu.<br /> La bande-annonce (qui ne met en avant que les scènes de bataille) et le titre français (l'américain évoque les fleurs d'or : les chrysanthèmes dorés) traduisent bien peu du sens de cette tragédie classique : pour qui donc les chrysanthèmes finiront-ils par fleurir ?<br /> Ces destins tragiques et ces "petits meurtres en famille" sont d'ailleurs en grande partie filmés et dialogués comme au théâtre.<br /> Mais si ces histoires de famille sont bien sombres, les décors et les costumes, eux, se parent des couleurs les plus somptueuses : une véritable débauche d'ors et de lumières. C'est absolument grandiose et la vision de la grande cour de la Cité jonchée de chrysanthèmes est magique.<br /> Tout au long de ce film très visuel, s'enchaînent les tableaux colorés, tous plus beaux les uns que les autres.<br /> Un proverbe chinois (vrai ou faux, peu importe même s'il est véhiculé avec la promotion du film) traduit bien cette double-face : Or et jade à l'extérieur, pourriture et décadence à l'intérieur.<br /> En l'an 938, il y avait donc bien quelque chose de pourri dans l'Empire du Milieu, pour citer à nouveau Shakespeare ...<br /> La scène finale (l'une des plus belles du film) où l'on remet en place le décor de la fête en est d'ailleurs une belle métaphore : quelque soit l'horreur des crimes commis, le pouvoir impérial ne saurait perdre la face.<br /> Et puis Gong Li, bien sûr ... ah, Gong Li ...<br /> Oui, on a adoré et on y retourne cette semaine ! Histoire de se régaler encore une fois de ces images sur grand écran sans être obligé de garder les yeux rivés aux sous-titres et l'esprit concentré pour suivre l'intrigue !
Répondre
A
Je suis de votre avis, c'est un grand film, un presque chef-d'oeuvre selon moi. Je trouve que les scènes de combat ne sont pas aussi abouties que celles intimes à l'intérieur du palais, où le rendu des complots, des coutumes est absolument saisissant. Quant à Gong Li , elle est sublime, admirable, impériale...Si vous voulez voir ma critique, votre visite, et éventuellemment votre commentaire, me feront très plaisir. Bonne continuation. ABH
Répondre