9 Mai 2009
Une petite fille du centre de la France, placée dans un orphelinat avec sa soeur, et qui attend en vain tous les dimanches que son père vienne les chercher. Une chanteuse de beuglant à la voix trop faible, qui affronte un public de soldats éméchés. Une petite couturière destinée à refaire des ourlets dans l'arrière-boutique d'un tailleur de province. Une apprentie-courtisane au corps trop maigre, qui trouve refuge chez son protecteur Etienne Balsan, parmi les cocottes et les fêtards. Une amoureuse qui sait qu'elle ne sera " la femme de personne ", pas même celle de Boy Capel, l'homme qui pourtant l'aimait aussi. Une rebelle que les conventions de l'époque empêchent de respirer, et qui s'habille avec les chemises de ses amants. C'est l'histoire de Coco Chanel, qui incarna la femme moderne avant de l'inventer.
Pour un film de reprise après quelques semaines d'absence, l'impression est plutôt mitigée. On assiste à une belle reconstitution historique. Tout est bien fait (ça sent le César du meilleur costume) mais tout est peut être trop bien fait. C'est bien joué mais la mise en scène reste très classique et très lisse. On aurait aimé plus de passion, plus de rage, plus d'audace dans le parcours de la jeune Gabrielle Chanel, qui a du être bien plus mordant et plus ardu dans la vraie vie. L'interprétation est correcte. Audrey Tautou est pas mal sans plus. Poelvoorde est plus convaincant, tout comme Alessandro Nivola. Marie Gillain et Emmanuelle Devos ont, quant à elles, des rôles tout à fait insignifiants même si parfaitement tenus.
Un biopic sympathique, techniquement réussi, mais qui manque singulièrement de punch et d'émotion. Dommage on pouvait s'attendre à mieux.