Cogan : Killing Them Softly

Après son splendide L'assassinat de Jessie James par le lâche Robert Ford en 2007, Andrew Dominik était attendu au tournant. Son nouveau film arrive sur nos écrans avec une très mauvaise rumeur et un bide au box-office US. Mais il est aussi très apprécié de certains, ce qui a piqué ma curiosité. Résultat : si ce n'est pas la catastrophe annoncée, cela se regarde bien quand même et même mieux que cela. Quelques très belles scènes (dont un meurtre en voiture, magnifique), d'autres trop longues, certaines très violentes, de beaux faces à face d'acteurs (dont ceux, très savoureux, entre Pitt et Gandolfini), le tout extrêmement bavard mais parfaitement dialogué, avec une certaine dose d'humour décalée et ironique. L'ensemble est sans doute un peu inégal. Mais la mise en scène de Dominik, comme dans son précédent opus, est toujours là, solide et maitrisée, imposant une certaine ambiance bien particulière. Ajouté à cela un casting de haute volée plus que convaincant. Il n'y a pas vraiment de premiers rôles, tout le monde est à peu près à la même hauteur. Le film est vendu sur le nom de Brad Pitt bien sûr (imposant) mais on ne le voit pas beaucoup plus que James Gandolfini (grandiose), Ray Liotta, Richard Jenkins, Ben Mendelsohn (Animal Kingdom) ou Scott McNairy (Monsters), vraiment très biens. Tout cela sent un peu le Tarantino mais la comparaison est plutôt flatteuse...

Au final, on est là devant un polar bien noir, bien glauque, écrit et mis en scène avec un certaine élégance et finement interprété. Une belle surprise donc !