Compliance

Le problème avec Compliance est que je n'ai jamais adhéré à l'histoire. Malgré le fait que l'on nous présente cela comme une histoire vraie (bien en gros sur l'écran du début du film), je n'y ai pas cru une seule seconde. Le prétexte est vraiment trop gros. Comment peut-on se laisser berner au téléphone par un canular pareil. Même aux USA la police ne procède pas comme cela. On sait que les américains ne brillent pas par leur intelligence moyenne et que leur rapport aux forces de l'ordre est différent du notre mais j'ai tout de même du mal à croire à cela. C'est dire si c'est effrayant. Apparemment, ce genre de fait divers arrivent très souvent outre-Atlantique. Partant du postulat que tout cela est vrai et faisant abstraction de l'invraisemblance des faits, le film est plutôt bien fichu. Pour (ce qui semble être ?) son premier long métrage, Craig Zobel a su imposer une ambiance perverse, dérangeante et malsaine (voir très glauque). On arrive même à se sentir aussi victime que voyeur et au final bien manipulé. De plus, c'est magnifiquement interprété par Ann Dowd (la gérante du fast-food), parfaite, Dreama Walker (la jeune victime) et l'ensemble des seconds rôles. La mise en scène est tendue, solide, n'en faisant jamais trop, on ne trouve jamais le temps long. Malgré les réticences sur l'idée de départ, on en sort mal à l'aise et plein de questions sur la propension à l'obéissance de l'être humain face à la manipulation et à la persuasion. Ce jeune metteur en scène semble tout de même très prometteur et on attendra de voir ce qu'il va nous proposer maintenant.