26 Mai 2010
James, un écrivain quinquagénaire anglo-saxon, donne en Italie, à l'occasion de la sortie de son dernier livre, une conférence ayant pour thème les relations étroites entre l'original et la copie dans l'art. Il rencontre une jeune femme d'origine française, galeriste. Ils partent ensemble pour quelques heures à San Gimignano, petit village près de Florence. Comment distinguer l'original de la copie, la réalité de la fiction ?
Deux choses sont difficiles à appréhender pour moi après avoir vu ce film. La comparaison avec d'autres films de Abbas Kiarostami puisque c'est le premier que je vois. Et si le récent prix interprétation cannois de Juliette Binoche est mérité faute d'avoir vu les autres films présentés cette année. Toujours est-il qu'au final le film m'a beaucoup plu. Il n'est fait que d'une seule et même conversation entre un homme et une femme au long d'un après-midi d'été. D'abord bavard, un peu trop intello voir élitiste, il bascule subtilement dans une autre dimension au grès de quelques mots échangés entre l'héroïne (dont on ne sait jamais le nom) et la patronne d'un café. On passe alors avec bonheur par plusieurs niveaux d'émotions au même rythme que ce couple dont on ne sait jamais très bien s'il se retrouve ou se sépare. La réponse arrive dans une dernière scène de toute beauté, sur tous les plans, qui résume à elle seule à la fois le film et toute la vie de ce couple. D'une très grande réussite sur le plan formel, le film l'est moins sur les dialogues parfois un peu lourds, démonstratifs ou théâtraux. Mais souvent, alliés au jeu sans faille et tellement touchant de Juliette Binoche ils arrivent à faire sortir une très belle émotion. La performance de William Shimell est aussi à noter, premier film pour cet anglais chanteur d'opéra. La mise en scène est d'un simplicité très pure qui nous laisse à la fois profiter des personnages et de l'histoire et des splendides paysages de la Toscane.
Pour ma part Copie conforme est un très beau film. Mais on voit là encore une fois le fossé entre les films cannois et la critique d'un côté et le grand public de l'autre qui ne semble pas vraiment adhérer. Mais comme dit un ami cinéphile : Copie conforme est un film qui se mérite...