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Le Ciné de Fred

Le Discours d'un roi

Wild Bunch Distribution

 

Geoffrey Rush. Wild Bunch Distribution Helena Bonham Carter. Wild Bunch Distribution Colin Firth. Wild Bunch Distribution


Vu en projection privée Allociné et dans le cadre du Festival d'hiver. Voilà donc le film qui a déjà fait coulé beaucoup d'encre bien avant sa sortie. Souvent cela me fait un effet bizarre, j'en ai tellement entendu parlé que l'intérêt retombe un peu. Golden Globe du meilleur acteur pour Colin Firth et grand favori de l'Oscar (le film totalise le plus grand nombre de nominations -12- mais The social network l'emportera). Ce qui m'a gêné c'est justement que ce film semble formaté pour les Oscars. La prestation de Firth est pourtant vraiment à couper le souffle mais c'est un message très clair pour les votants, tout le long du film j'attendais à ce qu'il nous dise "Do-do-do donnez mmmmoi mo mo mo mon noscar" ! Nonobstant cela, j'ai beaucoup aimé le film de Tom Hooper. La mise en scène est académique mais très agréable, le scénario sans surprise mais très bien écrit. Les dialogues sont vraiment aux petits oignons avec cet humour anglais si particulier, "I'm kinging !" restera une de mes répliques préférées. On apprend plein de choses sur le destin de ce roi emporté par la tourmente de la seconde guerre mondiale. La véracité des faits historiques reste peut être à vérifier. En tout cas j'ai beaucoup ri. Pour moi ce film est une très bonne comédie avant d'être un drame. La scène d'entrée est très forte et annonce le ton. Après cela se tasse un peu mais l'intérêt revient progressivement pour devenir presque passionnant et finir en beauté. Techniquement tout est réussi. De la photo somptueuse, aux décors et costumes magnifiques et à la musique de Alexandre Desplat vraiment très belle (un Oscar ?). Outre l'interprétation oscarisante de Colin Firth, l'ensemble du casting est parfait avec la crème du cinéma anglais. Geoffrey Rush est vraiment très drôle, pour moi un premier rôle (mais nommé en second pour la statuette), il est formidable. Très jolie composition aussi de Madame Burton, Helena Bonham Carter dans le rôle de la reine (mère) Élisabeth (nommée aussi à l'Oscar). Guy Pearce (Edward VIII), Timothy Spall (génial en Churchill), Derek Jacobi (l'archevêque de Canterbury), Michael Gambon (George V) ou Eve Best en Wallis Simpson (Docteur O'Hara dans Nurse Jackie !) sont tous excellents. On est surtout là devant le portrait d'un homme simple et discret pour sa condition, amené à épouser un destin extraordinaire à son corps défendant, et de ce côté là c'est parfaitement réussi...

Pour moi ce Discours d'un roi est un très bon film, pas un chef d'œoeuvre. Une belle comédie intelligente, efficace, bien faite, bien interprétée et saupoudrée de très beaux moments d'émotion. Pas le film de l'année (même si un des films de 2011 assurément) mais un bon plaisir souvent jubilatoire, un très bon moment.  A voir donc...

 

3-e-toiles

 

Colin Firth, Geoffrey Rush et Helena Bonham Carter. Wild Bunch Distribution

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O
I have seen the "Le Discours d'un roi" and I have to tell you that this is a very well written script and the direction is superb. I am hoping to make this a part of my arts class synopsis. Hope it turns out well!
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C
Le discours d'un roi est le parangon du film à Oscars. Tout est en effet parfaitement calibré pour lui permettre de triompher le 27 février prochain : une histoire vraie abordée sous l'angle de l'émotion, une reconstitution soignée et, surtout, une (magnifique) performance d'acteur.<br /> <br /> La mise en scène de Tom Hooper ne contient pas de réelles fausses notes. Mais elle est aussi sans surprise. Loin de moi l'idée de stigmatiser son classicisme. Je suis le premier à affirmer que ce n'est pas un critère suffisant pour dédaigner une œuvre. Et je me suis suffisamment fait le défenseur, sur d'autres blogs, d'auteurs dit académiques pour ne pas me livrer ici à cette critique. Cependant, là où une Jane Campion, par exemple, sait émouvoir avec subtilité (voir le magnifique Bright star), Hooper recourt ici à des effets un peu ostentatoires. C'est le cas de l'usage qu'il fait de la musique. Prenons la fameuse scène du discours. Trop présente, la partition de Beethoven accapare entièrement l'attention du spectateur, diluant ainsi le potentiel émotionnel du texte de l'allocution et du jeu de Collin Firth .<br /> <br /> Par instant, toutefois, Hooper se laisse aller à plus de fantaisie. Malheureusement, ses efforts de stylisation, faute d'être maitrisés, se révèlent assez souvent hasardeux. Ainsi, lorsque George VI quitte la salle d'accession pour se présenter devant les dignitaires du royaume, les prises de vue alternant plongées et contreplongées, censées rendre le malaise du nouveau souverain, sont pour le moins maladroites. Pourquoi cette théâtralité inutile ? Pour quelle raison le cinéaste n'a-t-il pas fait confiance au talent de son acteur ?<br /> <br /> Sur le fond, on pourra être dérangé par la tentation hagiographique de ce biopic. Car même si Hooper montre parfois le tempérament colérique du duc d'York, l'image que l'on nous donne de lui est tout de même un peu lisse. De plus, on regrettera que le cinéaste n'ait pas eu l'ambition d'approfondir davantage la question de la communication en politique. Ce n'était évidemment pas le thème du film, il n'empêche, cela lui aurait donné du corps. D'autant que le sujet s'y prêtait, puisque l'époque évoquée ici vit l'émergence de la radio et fut marquée par une opposition entre un roi bègue et un orateur terrifiant. Sur ce dernier point, on relèvera cependant la belle remarque (presque un peu envieuse) de George VI au sujet d'Hitler : Au moins, lui, il sait parlé.<br /> <br /> Malgré tout, Le discours d'un roi est un spectacle humainement touchant, car porté par des acteurs en état de grâce. Colin Firth est réellement habité par son personnage rongé par des responsabilités qui l'écrasent. Aussi serait-il étonnant que l'Oscar lui échappât. Geoffrey Rush est également parfait. Et l'on est heureux de voir qu'il est descendu -hélas, temporairement !- du Black Pearl. Helena Bonham Carter, dans un registre plus sobre que ses dernières prestations, et enfin à visage découvert (après La planète des singes, Sweeney Todd, Alice au pays des merveilles ou Harry Potter, on finissait par ne plus savoir à quoi elle ressemblait !) illumine cette histoire par sa beauté. Ce film nous offre aussi le grand plaisir de revoir Claire Bloom, inoubliable interprète de Thérèse Ambrouse dans Limelight, ici dans la rôle de la reine Mary. Timothy Spall en Churchill est en revanche moins convaincant. Sans doute un problème de ressemblance...<br /> <br /> Au final, Le discours d'un roi est un film agréable et raffiné, bien qu'un peu trop sage.
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S
Ton épilogue résume très justement ce dossier Le discours d'un roi. Et son essence en fait un oscarisable en puissance. Et ça c'est moins juste. Mais comme si ce n'est pas lui ce sera The social network, le lauréat 2011 ne sera pas un gros film.
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D
Bonjour ffred, seulement 3 étoiles? Tu es sévère. Rien que les acteurs (Geoffrey Rush est génial), Mozart et Beethoven valent 4 étoiles. Bonne journée.
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B
Tout a fait d'accord avec toi. Bon film, mais pas excellent. Bien filmé, bien joué, mais pas le meilleur qui soit. C'est formaté pour plaire au plus grand monde. Trop bien lissé et vite oublié.
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