21 Janvier 2010
La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier. Le film explore son itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours tumultueuses
"Ce ne sont pas les vérités de Gainsbourg qui m'intéressent mais ses mensonges". Cette phrase du réalisateur Joann Sfar sur le générique de fin résume tout à fait son film. Pour son premier long métrage il fait un sans faute. Son film se place d'emblée comme l'un des films majeurs de l'année. Le terme"conte" que l'on voit sur l'affiche (voulu par Birkin) colle aussi parfaitement à ce que l'on voit. La plupart des éléments décrits se sont forcément passés mais beaucoup d'autres sont inventés. Et c'est ce qui fait le charme de l'ensemble. Une histoire onirique, voir irréelle, pleine d'inventions et de poésie. Scénario et mise en scène sont excellents. Les doublures qui suivent le héros dans son enfance et à son âge adulte font bizarre au début mais on s'y fait et l'idée est finalement très bonne. La reconstitution des époques est aussi très réussie des années 40 aux années 80. Rien à dire, un superbe travail pour un "débutant" au cinéma. Eric Elmosnino est sidérant dans le rôle de Gainsbourg. Physiquement la ressemblance est frappante. La performance est exceptionnelle. Le rôle d'une vie. Toutes les actrices qui jouent les chanteuses qui ont traversé la vie du chanteur sont toutes elles aussi très bien. Mention spéciale à Laetitia Casta qui campe une Bardot plus vraie que nature. Un petit pincement au cur pour Lucy Gordon (Jane Birkin) disparue en mai dernier. Drôle de voir ces chanteuses encore vivantes incarnées par de jeunes actrices prometteuses : Anna Mouglalis (Juliette Greco), Mylène Jampanoï (Bambou) et Sara Forestier (France Gall) la moins ressemblante. On retrouve aussi trois de la bande des Deschiens : Yolande Moreau impayable dans le rôle de Fréhel, Philippe Duquenne et François Morel, et encore Claude Chabrol ou Philippe Katerine.
Tout est fait pour rendre ce film aussi réussi sur le fond que sur la forme. 2h10 de bonheur qui passent comme un rêve. Moi qui n'appréciais pas spécialement l'homme ni sa musique, je suis sorti en pleurs et tout simplement enchanté. Un biopic inventif, vraiment pas comme les autres. Tout simplement magnifique, un grand film qui sort de l'ordinaire. A voir absolument.