4 Mars 2013
Etonnement, voilà seulement le premier film de Manoel de Oliveira que je vois. Pourtant le centenaire portugais est prolifique et réalise environ un film par an. Merci donc au programme Cinétrafic. Le moins que l’on puisse dire est que Gebo et l’ombre est un film qui se mérite. Le propos est aride. La mise en scène aussi. Il faut quelques minutes pour rentrer dedans mais une fois habitué au huis-clos et au jeu très théâtral des acteurs, on peut se laisser aller à cette réflexion très troublante. Il se passe en fait peu de chose, mais le scénario est très bavard et brasse une multitude de thèmes : la pauvreté, la famille, la vieillesse, la routine, etc… Le tout finit par être fascinant. Sur la forme, le film est aussi magnifique. Décors minimum, costumes sobres et photo splendide de Renato Berta en font aussi un régal pour les yeux. Outre l’âge canonique du réalisateur (104 ans), les acteurs, tous formidables, ne font pas trop tomber la moyenne d’âge : Michael Lonsdale (82 ans), Jeanne Moreau (85 ans) ou encore Claudia Cardinale (74 ans).
Un très beau film, épuré, minimaliste, très lent mais qui ne laisse pas indifférent. Contrairement à ce que l’on peut penser dans les premières minutes, on ne s’y ennuie pas du tout. Et cela donne aussi envie de voir d’autres films de son metteur en scène…A noter que le film a été tourné entièrement en français. De Oliveira remercie ainsi la France qui l'a touours très bien accueilli et dont les critiques ont salué le talent au début de sa carrière dans les années 30.
Sortie du DVD distribué par Epicentre films le 5 mars 2013. Dans les bonus, outre des interviews de Michael Lonsdale et Claudia Cardinale et les biographies du réalisateur et des acteurs, on retrouve l'avant-première très émouvante du film qui s'est déroulée à la Cinémathèque française.
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