14 Janvier 2011
La voilà ! La première claque de l'année est là. Et c'est Harry Brown qui nous la donne. Ce film vient de sortir dans un parfait anonymat (pourtant c'est assez calme en ce moment). A la sortie on peut pourtant être titillé sur la moral de l'ensemble. A chacun de se faire son opinion mais cela peut gêner aux entournures. On pense un peu à Gran Torino. Même si sur le fond le thème est d'actualité, le traitement et la morale peuvent paraitre nauséabonds pour certains (comme chez Eastwood). A côté de cela d'un pur côté cinéma, on peut applaudir le beau travail de Daniel Barber pour son premier film. La mise en scène est sèche comme un coup de matraque de policier. Très maitrisée, sans baisse de rythme. Le scénario est noir et sombre, tirant sur le glauque quand même. Une ambiance plombante et lourde. Ça monte progressivement jusqu'au paroxysme d'une scène finale hallucinante. On est pris à la gorge dès le départ sans que jamais la pression ne retombe. Et on a besoin d'air frais en sortant. La violence de l'ensemble est souvent insoutenable. Moi qui suis pourtant blasé, j'ai même détourné les yeux une fois ou deux. Niveau interprétation c'est un sans faute. On sait déjà que Michael Caine est sans doute le meilleur acteur anglais de sa génération. Il le prouve une fois de plus. Il est juste parfait. A la fois dur et fragile, forcément touchant. Une interprétation qui s'impose déjà comme l'une des meilleures de l'année. A ses côtés on retrouve l'excellente Emily Mortimer (Match point, Shutter Island), parfaite, et David Bradley (le frère veuf de Another year) lui aussi très convaincant. Les jeunes acteurs non-professionnels castés directement dans les cités sont, quant à eux, impressionnants de vérité.
Cette descente aux enfers dans les cités délaissées de Londres est sans doute proche de ce que l'on peut trouver dans les nôtres. Un film qui fait froid dans le dos et qui glace le sang. On en ressort pas indemne. Une bonne claque dans la gueule. A ne pas mettre devant tous les yeux quand même. L'interdiction au moins de 12 ans semble même un peu légère pour le coup. Dur, violent, sans concession. Alors après, morale puante ou drame social montrant la violence pour mieux la dénoncer ? A chacun de juger...Pour ma part j'opterai pour la seconde solution. Harry Brown est pour moi le premier coup de coeur de l'année...